Woofing à Panglao

En cherchant sur le site "Help X" nous avons trouvé une ferme sur l'île de Panglao qui proposait de travailler des demi journées en l'échange des nuits et des repas. Nous avons donc décidé d'y séjourner une semaine. Le projet est présenté comme étant une "demo farm" utilisant des techniques de permaculture, proposant en parallèle des temps de méditation et de yoga. Le couple, Kevin (suisse) et Catherine (philippaine) demandent aussi de l'aide pour le ménage et le babysitting de leurs deux enfants: Gino, 10 ans et Nichi, 15 mois. Autrement dit, il y a normalement de quoi faire ! 

La vie là-bas ne fut pas aussi facile qu'on ne l'avait imaginée... En effet, même si la famille parlait couramment anglais, la communication n'était franchement pas facile et il était très difficile pour nous de comprendre ce qu'ils attendaient de nous, qu'est ce qu'on pouvait faire, pas faire, qu'est ce qu'on pouvait manger ou non, etc. 

Notre principal job était de trier des herbes de Cogon pour en faire des bouquets afin de réaliser le toit d'une douche extérieure (la douche n'ayant pour le moment pas de parois et pas de toit). 

Lorsqu'il pleuvait ou faisait trop humide, on ne pouvait pas étaler les herbes par terre, on devait donc arrêter l'activité. Ne sachant pas quoi faire d'autre dans la "ferme", on décide d'aller passer un peu de temps avec les enfants. Le contact avec eux n'était pas non plus une mince à faire. Le plus grand, Gino, était un peu dans son monde et nous parlait en permanence du système solaire, de banane ou de Iwi (?? on ne sait toujours pas ce que cela représente...). 

Quant au bébé, c'était une autre histoire. Comme il pouvait courir comme bon lui semblait dans le jardin, le pet à l'air, il était en permanence très sale et empestait. Il avait la manille de pleurer dès qu'il voulait quelque chose, ce qui m'énervait au plus haut point. L'avant dernier jour, j'ai malgré tout réussi à le comprendre, à le prendre dans mes bras et à jouer avec lui en en profitant pour le laver de temps en temps. J'ai compris qu'il avait juste besoin d'un peu d'attention et surtout de sommeil.

Nos journées s'articulaient également autour de la cuisine, et là on a également du trouver nos marques et comprendre ce qu'ils attendaient de nous. Faire la vaisselle, c'était dans nos cordes. Quoi que après 3 jours de vaisselle, Kevin nous a quand même demandé de ne plus l'essuyer car c'était le rituel de Gino et que donc en le faisant à sa place, on perturbait ses habitudes. Du coup plus de vaisselle à deux.. 

On se réjouissait de pouvoir recuisiner, en voyage c'est assez rare. Super motivés, on demande si on peut aider, qu'est-ce qu'on peut faire à manger, comment, avec quoi, etc. Voici leurs réponses: "Je ne sais pas, vous pouvez faire ce que vous voulez" et ils n'étaient pas très aidant, nous donnant l'impression de nous prendre pour des incapables... Au fur et à mesure, on se dit que c'est leur caractère et qu'ils n'ont cerainement rien contre nous (ça s'est confirmé lors des adieux qui se sont révélés assez émouvants malgré le manque de finesse lors de nos relations au quotidien). 

On décide donc de faire du riz avec ce qu'on trouve: patate, carottes, aubergines. Comme on avait envie d'ajouter une petite sauce curry-coco au repas, Max demanda à Catherine si elle avait du lait de coco et du coup elle nous a appris comment en faire un maison ! Sur la photo suivante, Max récolte la coco contre une planche pour en faire le lait. En fin de compte, ils ont eu l'air d'apprécier notre repas et les suivants aussi (mais chaque fois avec le même scénario) ! 

Comme nous avions nos après-midi de "congé", nous en avons profité pour découvrir l'île en moto. Malheureusement, il pleuvait souvent l'après-midi du coup on a pas eu le temps de visiter beaucoup. 

Le soir on en profitait pour lire à l'abri dans notre moustiquaire, notre bulle de protection. En journée comme de nuit, il y avait plein de moustiques ! Mais si seulement il n'y avait que ça... Le pire du pire, c'était les rats. IMPOSSIBLE de dormir avec eux tournants autour de notre matelas à même le sol. A chaque son de pattes sur le plancher on se réveillait le coeur battant en vérifiant que le moustiquaire était bien placé sous le matelas. Puis après quelques heures de somnolence on se faisait réveillé vers 5h par le bébé ou par Gino qui nous observait debout à 1 mètre de nous en disant "Do you want Iwi?". Super creepy. 

En conclusion: C'était chouette? Mhh... Vous avez appris des choses en permaculture? Mhhon... En méditation? Non... Ils étaient sympas? Non... Vous vous êtes bien reposés? Non... C'était propre? Non... Les enfants étaient mignons? Non... Du coup, si c'était à refaire? Heu... OUI !  

Une fois partis, nous avons tous les deux poussés un grand soupir de soulagement, en nous disant "On l'a fait!" et même si on a rien appris sur l'agriculture, nous avons appris à vivre dans une famille locale en grande simplicité. Et maintenant nos petites chambres à 10€ la nuit vont nous sembler être des resorts 4 étoiles !